Lapinou est accoudé à la fenêtre et il s'ennuie terriblement. La pluie fait rage au dehors. Il se demande à quel jeu il pourrait bien jouer, lorsque la pluie s'arrête d'un coup. Un rayon de soleil traverse les nuages et vient réchauffer la petite truffe de Lapinou à travers la fenêtre.
- Papa, je sors ! lance-t-il avant de quitter précipitamment le terrier.
Son père n'a pas le temps de protester que Lapinou est déjà dehors.
- Je n'aime pas le voir partir seul par ce temps, souffle la mère de Lapinou.
Son mari l'entoure d'une étreinte rassurante.
- Espérons qu'il soit prudent.
Lapinou décide d'aller se promener dans la plaine. L'herbe y est verte et les gouttes d'eau de la précédente averse scintillent de mille éclats irisés.
Lapinou se roule dans l'herbe et s'allonge en fermant les yeux. Le soleil est chaud à présent.
Il ne voit pas l'ombre qui plane au-dessus de sa tête. Il entend soudain un bruit très fort, comme un sifflement dans l'air qui le fait sursauter.
- Un aigle ! hurle t-il, terrorisé.
Il se met à courir aussi vite qu'il peut et se jette dans un tronc d'arbre creux, tremblant de toutes parts. Il n'ose pas faire un mouvement pendant la demi-heure qui suit.
Heureusement, l'aigle se lasse vite et Lapinou sort de sa cachette. C'est alors qu'il manque de rentrer en collision avec une grande créature.
- Qui... qui... ? bredouille-t-il tout tremblant.
- Je suis un dindon, marmonne l'oiseau en examinant Lapinou sous toutes ses coutures. Et toi, qu'es-tu ?
- Je suis Lapinou, bien entendu ! répond l'intéressé, retrouvant son sang-froid.
- Lapinou... quelle drôle d'espèce ! Je n'ai jamais entendu cela avant.
Ceci étant dit, le dindon passe son chemin sans ajouter un mot et Lapinou peut rentrer chez lui, perplexe. Des créatures bien étranges vivent à deux pas de son nouveau terrier. Qu'est-ce que son déménagement va lui réserver d'autre ?